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Historique

DES ORIGINES À LA VISION ACTUELLE

Les prémices d’une vision énergétique (1816-1960)

Le site d’Inga, dont le nom est une transcription du terme « Yinga » signifiant « Oui » en langue locale, fut identifié pour la première fois dans les « Carnets de voyage » de l’explorateur britannique et Capitaine de la Royal Navy James-Kensington Tuckey le 5 août 1816. Ce site exceptionnel, situé sur le cours inférieur du fleuve Congo, présente une importante dénivellation de 150 mètres sur une distance de seulement 20 kilomètres.
 

C’est en 1885 que le géographe belge Alphonse-Jules Wauters publia les premières études topographiques sur la région des cataractes, dans la recherche d’un tracé de chemin de fer pour les contourner. Sa vision prémonitoire s’exprimait déjà à l’époque : « Qui nous dit que ces chutes qui sont aujourd’hui un obstacle à la navigation du fleuve, ne deviendront pas un jour, une force, un générateur d’électricité dynamique propre à distribuer la lumière et la force motrice dans les provinces riveraines ? », les premières explorations scientifiques du site débutèrent véritablement en 1911, lorsque le Lieutenant-Ingénieur Robert Thys, sous mandat de la Compagnie du chemin de fer Matadi-Léopoldville, explora la région en vue de l’utilisation des forces hydrauliques. Cette mission fournit les premières données scientifiques sur l’hydrologie du fleuve Congo.

En 1913, le Colonel Pierre Van Deuren publia un rapport visionnaire sur la mise en valeur intégrale du fleuve Congo dans la région des cataractes par la construction de barrages de régulation. Cette vision fut renforcée en octobre 1925 lorsque le Syneba fit connaître, dans son rapport au Ministre des Colonies, qu’il était possible de construire à Inga des installations de production d’énergie électrique satisfaisant à tous les besoins de la Colonie, même dans un avenir très éloigné.

L’intérêt pour le potentiel hydroélectrique d’Inga ne cessa de croître, et en mars 1932, le ministre des Colonies M.A. Buisseret fit observer à la Commission des Colonies de la Chambre que « l’intérêt de l’installation d’une puissante centrale hydroélectrique dans le site d’Inga n’était plus discuté ».

En janvier 1956, le gouvernement belge annonça officiellement la décision « de réaliser la mise en valeur du site d’Inga par la construction de vastes barrages et de centrales hydroélectriques ». Les premières études furent réalisées par l’Association Belge pour l’Étude de l’Aménagement Hydroélectrique d’Inga (ABELINGA).
 
Une contribution scientifique majeure fut apportée le 13 novembre 1957 par le Pro-Recteur de l’Université de Liège, Fernand Campus, qui publia une importante étude sur l’aménagement hydroélectrique du fleuve Congo à Inga. Cette étude peut être considérée comme la base scientifique du projet Grand Inga, car elle fournit la description détaillée du site, sa géologie, son hydrologie, sa bathymétrie, ainsi que les calculs des mesures de puissance et d’énergie disponibles en fonction de la hauteur des chutes et du débit.
 

En février 1960, le syndicat Abelinga remit à Epinga tous les résultats de son étude complémentaire, proposant le développement du site d’Inga en 16 centrales, avec une première étape de 200 000 kW techniquement possible sans porter atteinte au développement ultérieur du site.

De l’indépendance à la vision moderne (1960-2000)

Après l’indépendance de la République Démocratique du Congo le 30 juin 1960, le nouvel État, visionnaire, créa fin 1960 un nouvel organisme dénommé « Haut-Commissariat d’Inga » dont le but était de diriger pour le compte du nouvel État les activités d’Epinga.
 
Dès 1961, le Président J. Kasa-Vubu rétablit les contacts avec la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) et le syndicat des utilisateurs de l’électricité. La BIRD subordonna le financement de l’aménagement d’Inga à la signature préalable d’un contrat de vente d’énergie électrique aux aluminiers américains, particulièrement la Kaiser Aluminium, illustrant déjà l’intérêt des partenaires occidentaux pour ce projet d’envergure.
 
Les décennies suivantes ont vu la réalisation progressive des premières phases du projet, avec la construction d’Inga I et Inga II, démontrant la faisabilité technique et l’intérêt stratégique de ce site exceptionnel.
 

La renaissance du projet Grand Inga (2000 à nos jours)

Dès le début des années 2000, la République Démocratique du Congo a entrepris un vaste programme de réhabilitation des barrages existants et de construction de nouvelles infrastructures, reconnaissant l’importance cruciale de l’énergie pour son développement.
 
Considérant son formidable potentiel hydroélectrique, estimé à plus de 100 000 MW, dont 44 000 MW sont concentrés sur le seul site d’Inga, la RDC s’est fixé trois objectifs énergétiques majeurs :
  1. Desservir les populations des villes et leurs industries
  2. Desservir les populations rurales
  3. Alimenter les industries lourdes
 
En 2013, les cabinets d’experts internationaux AECOM et Électricité de France (EDF) ont produit une étude de faisabilité concluant que Grand Inga devrait être construit en sept phases (Inga 3, Inga 4, Inga 5, Inga 6, Inga 7 et Inga 8), avec Inga 3 comme première phase de développement. Ce schéma phasé dans le temps permettra le développement graduel en fonction des besoins exprimés.
 
L’année 2015 marque un tournant institutionnel majeur avec la création, par ordonnance présidentielle n° 15/079 du 13 octobre 2015, de l’Agence pour le Développement et la Promotion du Projet Grand Inga (ADPI-RDC), une agence spécialisée rattachée à la Présidence de la République. Cette ordonnance a été complétée par l’ordonnance présidentielle n° 18/004 du 09 janvier 2018 relative au statut, à l’organisation et au fonctionnement de l’ADPI-RDC.
 
L’ADPI-RDC est chargée de la promotion, du développement et de la mise en œuvre du programme hydroélectrique « Grand INGA », avec des missions clairement définies :
  • Élaborer et mettre en œuvre toute action de promotion et de communication
  • Mettre en place un guichet unique pour faciliter les démarches administratives
  • Concevoir et/ou choisir le mode de gestion, la maîtrise foncière, le lancement, le pilotage, le suivi et le contrôle de chaque phase du projet
 
En 2016, le programme a été officiellement lancé, ainsi que le processus de sélection du concessionnaire, marquant le début concret de la réalisation de ce projet d’envergure mondiale.

SOUTIEN INTERNATIONAL ET PARTENARIATS STRATÉGIQUES

L’Union Africaine et les institutions financières internationales

Le projet Grand Inga bénéficie du soutien de l’Union Africaine, qui le considère comme un projet prioritaire pour le développement énergétique du continent. Ce soutien s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2063 de la Commission de l’Union Africaine, qui reconnaît l’importance stratégique de ce projet pour l’industrialisation de l’Afrique.
 
La Banque Africaine de Développement (BAD) apporte une assistance technique précieuse au projet, reconnaissant son potentiel transformateur pour l’économie africaine. Son expertise et son accompagnement contribuent significativement à la structuration et à la mise en œuvre du projet.
 
La Banque Mondiale a également manifesté son intérêt pour ce projet d’envergure, consciente de son impact potentiel sur le développement économique de la région et du continent. Son expertise en matière de grands projets d’infrastructure et sa capacité à mobiliser des financements internationaux constituent des atouts majeurs pour la réalisation du Grand Inga.
 
Les partenaires occidentaux, notamment à travers des institutions comme la BIRD et des entreprises comme EDF, ont joué et continuent de jouer un rôle crucial dans le développement technique et financier du projet.

PERSPECTIVES ET IMPACTS DU PROJET

Impacts financiers

La première phase du projet (Inga 3) pourrait générer pour la RDC des revenus annuels (directs ou indirects) se situant entre 1,5 et 2 milliards de dollars américains, provenant notamment de l’impôt sur les sociétés, des dividendes reçus par l’État en tant qu’actionnaire, de la redevance du droit de l’eau, et de diverses autres sources de revenus.

Impacts économiques

Le projet stimulera l’industrialisation de la RDC et des pays voisins, créera des milliers d’emplois directs et indirects, et contribuera à la diversification de l’économie congolaise. Il pourrait générer entre 3000 et 7000 opportunités d’emplois directs pour les citoyens congolais.

Impacts écologiques

Contrairement à d’autres grands barrages construits dans le monde, le projet Grand Inga peut être considéré comme écologiquement exemplaire, avec un impact relativement faible sur la biodiversité aquatique et sur l’hydrologie du fleuve. Il contribuera également à la réduction de la déforestation en offrant une alternative énergétique propre.

Impacts sociaux

Le projet améliorera l’accès à l’électricité pour les populations urbaines et rurales, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie. Il favorisera également la sédentarisation des populations et la réduction de l’exode rural.

UNE VISION CONTINENTALE

Avec son potentiel de 44 000 MW, le site d’Inga est l’unique site hydroélectrique au monde offrant une telle opportunité. Il permettra à la RDC de jouer pleinement son rôle de catalyseur de l’industrialisation de l’Afrique, avec comme objectifs :
  1. Combler le déficit énergétique national (villes, campagne et industrie)
  2. Offrir suffisamment d’énergie électrique pour soutenir l’industrialisation de la sous-région
  3. Servir de centre de stabilisation, compensation et équilibrage des pôles énergétiques continentaux interconnectés
 
Le projet Grand Inga s’inscrit ainsi dans une vision à long terme du développement énergétique et économique de l’Afrique, portée par la République Démocratique du Congo avec le soutien de partenaires internationaux de premier plan.

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